MISS ENDICOTT – Tome 1

Gouvernante le jour, « conciliatrice » le jour, Miss Endicott écume les bas-fonds londoniens. Un personnage attachant pour une histoire prenante.

On pourrait la prendre pour une nouvelle Mary Poppins. D’ailleurs, dans ce premier tome, Miss Endicott n’échappe-t-elle pas à ses poursuivants en tentant de planer avec son parapluie? Mais ce n’est pas Mary Poppins et si l’héroïne de Jean-Christophe Derrien et Xavier Fourquemin se retrouve dans cette situation, c’est qu’elle a pris la succession de sa mère, « conciliatrice » nocturne dans le Londres victorien. Un job simple, en tout cas en théorie: résoudre les problèmes des petites gens. Et sa première mission consiste à découvrir qui, chaque nuit, vient gratter à la porte d’une innocente famille londonienne.

Deuxième album du label Signé relooké (après « A la recherche de Peter Pan » de Cosey), « Miss Endicott » ne vient pas ternir la volonté du Lombard d’ouvrir sa collection à des auteurs moins connus mais bourrés de talent. Derrien et Fourquemin ne sont de toute façon pas des néophytes.

Impliqué dans l’adaptation en dessins animés de « Blake et Mortimer », « Spirou » ou « Bob Morane », le scénariste a ici créé une jeune femme dynamique – gouvernante le jour, super-héroïne la nuit – cherchant sa place dans une société qui laisse peu de place aux femmes et devant compter avec un héritage maternel lourd à porter. Déterminée mais un brin naïve, ce petit bout de femme qui n’a pas froid aux yeux est attachant. Elle constitue une sorte de trait d’union entre trois mondes opposés que le premier opus nous fait visiter: une société bourgeoise, des quartiers populaires et un réseau de galeries souterraines abritant un peuple de gnomes et autres monstres.

Fourquemin de son côté a déjà commis l’excellent « Outlaw » (avec Dieter). Les bas-fonds de la capitale et le « peuple des oubliés » de cette Angleterre victorienne lui donnent ici l’occasion de dessiner de vraies tronches, du poivrot du coin aux monstres des profondeurs. Une ambiance particulière qui fait de « Miss Endicott », une aventure teintée de fantastique et enlevée qui séduira un large public. La suite et fin de ce diptyque ne devrait pas tarder. Elle est annoncée pour le mois prochain.

Le Lombard

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