MANDALAY – Tome 1. Les miroirs de l’ombre

Dans la Birmanie coloniale agitée par des soubresauts indépendantistes, une vieille légende refait surface. Celle de trois miroirs renfermant trois forces maléfiques. Un récit historico-fantastique empreint de romantisme qu’on espérait plus original.

Au XVIe siècle, sous le règne de San Win, l’on découvre une antique cité renfermant trois miroirs géants. A la demande du mégalomane roi birman, le mage Tran Sung reconstitue un rituel permettant de réveiller des démons prisonniers des miroirs… Des siècles plus tard, en 1940, Leng, un descendant de Tran Sung, décide lui aussi de réactiver les miroirs pour se venger de l’assassinat de sa famille par les Britanniques: ce faisant, il créé une sorte de double maléfique d’Alex Waters, un des deux fils du gouverneur de Mandalay qui entretient une liaison secrète avec une jeune Birmane favorable à l’indépendance de son pays.

L’Asie coloniale, des paysages et des coutumes exotiques, de beaux jeunes gens et des amours impossibles, voilà qu’avec le dessinateur américain Butch Guice (« Olympus »), le scénariste de « Miss » ou « Mille visages » se lance dans une série au parfum de romantisme. Un style assez hollywoodien que l’on voit dès la couverture de l’album avec ces trois personnages aux poses théâtrales.

Ce tome de présentation qui se divise en deux parties (un long flash back nous montrant l’étendue des pouvoirs des miroirs au XVIe siècle puis la situation politique actuelle) repose finalement pour beaucoup sur du déjà vu. Le thème de la malédiction ancestrale n’est pas nouveau et le site archéologique révélant les vestiges d’une civilisation inconnue aux pouvoirs considérables rappellera notamment la trame de « Sanctuaire ». Quant au profil psychologique des personnages, il semble assez classique: un père autoritaire qui ne veut surtout pas laisser paraître ses sentiments, deux frères jumeaux aux idées antagonistes et l’apparition d’un bon et d’un méchant Alex. Une double gemellité en quelque sorte dont on attend de voir quel tournant elle prendra dans les prochains tomes.

Un virage qu’on aimerait simplement voir tendre vers plus d’originalité, ce premier opus de « Mandalay » ayant déjà plusieurs atouts à son actif: un récit bien rythmé, une mise en scène efficace et un dessin réaliste adapté.

Les Humanoïdes Associés

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