LES VERITABLES LEGENDES URBAINES

Recueil de quatre histoires d’épouvante qui sont autant de légendes urbaines.
Pour se donner quelques frissons à défaut de mourir de peur.

Le visage caché sous un chapeau et des lunettes noires, l’imperméable remonté jusqu’au menton, un homme inquiétant nous présente quatre histoires d’épouvante. Ce sont des légendes urbaines, c’est-à-dire des rumeurs angoissantes qui viennent d’on en sait où et que l’on se raconte comme si elles étaient vraies. Selon le sociologue Jean-Bruno Renard qui a signé la postface de l’album, elles servent de catharsis à ceux qui les véhiculent en leur permettant de donner un visage à leurs angoisses.

Pour les mettre en scène en bande dessinée, le duo de scénaristes Corbeyran et Guérin a choisi quatre dessinateurs (Sébastien Damour, Gil Formosa, Richard Guérineau et Alain Henriet) pour autant d’histoires. Dans « Baby sitter », une jeune fille gardant des jumeaux reçoit des appels anonymes de quelqu’un qui ne cesse de lui demander si elle est allée « voir les enfants ». « Le téléphone portable » suit deux colocataires: l’une sort tandis que la seconde prévoit un plateau-télé. Mais dès qu’elle se retrouve seule, cette dernière entend d’horribles grattements et grognements. « Terreurs nocturnes » remonte dans le passé d’une jeune femme murée dans son silence: petite, ses parents lui ont offert un chien pour la guérir de ses peurs nocturnes. Mais une nuit, elle est réveillée par un bruit dans la cuisine… Enfin, « Le gang des phares » décrit un rite d’initiation bien particulier: rouler en voiture de nuit et tous feux éteints jusqu’à ce qu’un automobiliste vous fasse des appels de phare. Ce qui signe son arrêt de mort.

Si l’idée d’un album BD était intéressante, le résultat est mitigé. D’abord parce que les légendes ne sont pas forcément très originales. Sans être un spécialiste en matière d’épouvante, on repère assez vite les ficelles utilisées aussi dans les films d’horreur pour adolescents. Ensuite parce que le style graphique des dessinateurs est globalement assez éloigné du genre horrifique et l’on ne plonge pas complètement dans une ambiance censée nous nouer la gorge et nous filer des sueurs froides. Ceci étant dit, « Les véritables légendes urbaines » sont plutôt bien construites et dépassent la moyenne des films du genre.

Dargaud

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