LES RUES DE SABLE

Un homme se perd dans les ruelles d’une ville sans en trouver la sortie. Un univers onirique sur l’absurdité de notre quotidien. Très réussi.

En retard pour son rendez-vous à la banque, un jeune homme décide de prendre un raccourci à travers la vieille ville. Mais très vite, il se perd dans le dédale de rues, à tel point qu’il se retrouve forcé à passer la nuit à l’hôtel.

Après « Rides » sur la maladie d’Alzheimer – un long métrage d’animation tiré de l’album va d’ailleurs être réalisé -, Roca livre un récit d’introspection surréaliste dont le titre fait référence au « Livre de sable » du poète argentin Jorge Luis Borges. Surréaliste car outre le fait que le héros ne parvient pas à quitter le quartier, l’hôtel en question est peuplé de personnages tous plus étonnants les uns que les autres, pétris d’habitudes: de la patronne qui prépare des gâteaux à son client préféré sans jamais avoir le temps de les lui monter elle-même au petit vieux qui échafaude inlassablement des plans pour s’échapper, en passant par la factrice qui écrit elle-même les lettres pour pouvoir les distribuer ou le père de famille qui attend la mort dans son cercueil… Bref, rien n’est vraiment très normal et ces rencontres inattendues sont d’autant plus un réel plaisir pour nous que, mine de rien car tout en drôlerie, elles mettent en avant la frustration, le côté répétitif et la vacuité de notre existence.

Delcourt

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