LES LUMIÈRES DE LA FRANCE – Tome 1. La Comtesse Eponyme

L’esclavage ce n’est pas bien mais bon…. Un conte philosophique libertin dont le côté coquin réussi ne fait pas oublié le côté philosophique jusqu’ici trop peu convaincant.

« Je voudrais pouvoir dormir sereinement avec la certitude que notre compagnie pratique un esclavage à visage humain » déclare cet armateur qui d’un côté voit quelque gêne au commerce d’êtres humains fussent-ils noirs mais qui de l’autre tire sa grande fortune de ce même commerce… Après un passage par le cinéma (« Gainsbourg, vie héroïque », « Le chat du rabbin ») et le dessin animé (« Petit vampire »), Sfar est de retour à la BD avec une nouvelle série située dans la France du XVIIIe siècle, le siècle des Lumières. Au menu donc de ce premier opus au dessin toujours aussi réussi: de la philosophie qui se pratique aussi ici dans le boudoir. En l’occurrence celui de la Comtesse, libertine en diable.

L’auteur est-il passé à côté de son sujet? Force est de constater que la réflexion sur l’esclavagisme vire rapidement à la description des préoccupations sous la ceinture de cette Comtesse épicurienne qui fait du sexe un art de vivre. Les répliques à la Sfar sont certes savoureuses, drôles, anachroniques et non-politiquement correctes dans leur verdeur. Mais même si les notions de traite des noirs et de libertinage traitent toutes deux finalement de liberté, on a la désagréable impression que l’esclavage est un peu vite oublié… Du moins dans ce premier opus; les deux prochains tomes de la trilogie nous donneront peut-être tort.

Dargaud

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