LES IMPOSTEURS – Acte III

Dernier acte d’une tragi-comédie de moeurs où tout repose sur l’apparence et le mensonge. Le rideau se baisse et on ne peut qu’applaudir à cette pièce subtile.

Combien de temps un simple docker et trompettiste à ses heures peut-il faire illusion au sein de la haute société? Le deuxième tome nous laissait face à un Albert Mann dépassé par son jeu de dupes, lui qu’un concours de circonstances avait amener à usurper l’identité d’un célèbre écrivain. Dans cet ultime opus cependant, l’imposteur se remet en selle pour une ultime tromperie, avec l’aide d’Henry son ancien mentor.

Acte III, les masques tombent avant le baisser de rideau et la morale de l’histoire n’est pas celle que l’on attendait. Dans ce monde qui n’est que mensonges et faux-semblants, Albert Mann ne fait pas figure d’exception. Henry est en réalité un écrivain raté; Eunice, domestique effacée le jour, est une femme de caractère; quant à Sarah, ses airs d’ingénue cachent une jeune femme intelligente.

Tout ce petit monde ainsi savamment « portraitisé » par Christian Cailleaux va se retrouver pour un spectaculaire coup de théâtre orchestré par Albert Mann et Henry. La petite enquête du deuxième tome dans laquelle Albert cherchait à en savoir plus sur les fréquentations douteuses d’un certain Van Holt devient le coeur de l’acte III. Rythmé par un graphisme élégant et stylisé, le scénario est bien réglé, sans fausse note, comme une pièce de théâtre parfaitement répétée. Réglé mais pas convenu: en choisissant de donner à son récit une fin dénuée de toute morale, Cailleaux surprend encore. Jusqu’au bout, le jeu aura été faussé, la pièce est réussie. Applaudissements.

Casterman

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