Les Gens Honnêtes – Tome 1

Le désespoir d’un quinquagénaire licencié sans indemnités. Moins sombre que le sujet le laisse supposer, un premier opus sympathique.

Il y a des cadeaux d’anniversaire dont on se passerait bien: apprendre son licenciement à 53 ans, sans indemnités ni retraite, par exemple. Philippe qui a reçu ce « cadeau », sombre peu à peu dans la déprime et l’alcool pendant que sa famille et ses amis tentent de lui maintenir la tête hors de l’eau.

Pour cette histoire bien ancrée dans la réalité, Gibrat a laissé les crayons à Durieux pour s’atteler pour la première fois au scénario. A partir de cette situation à la fois banale malheureusement et extraordinaire (le fait de ne toucher aucune retraite après 27 années de labeur!), Gibrat dénonce d’un côté l’individualisme, l’idée trop souvent colportée que « si on veut travailler, on peut », le libéralisme, la mondialisation et les délocalisations… De l’autre, il dresse le portrait de personnages qui sombrent mais ne se noient pas, chutent mais parviennent à se relever grâce à l’affection des proches et… à quelques combines pas vraiment réglo!

Des bons sentiments donc qui constituent une bande dessinée sympathique, plutôt manichéenne, qui aurait pu se terminait ici. Un deuxième tome est toutefois prévu, sans que l’on ait la moindre idée sur ce qui attend nos héros.

A l’occasion des 20 ans de la collection Aire Libre, « Les gens honnêtes » a fait l’objet d’une édition spéciale à 18 euros, limitée à 3.000 exemplaires, présentée sous jaquette et enrichie de dessins inédits de Durieux dont certains mettant en scène le duo d’auteurs autour d’un dîner.

Dupuis

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