LES CONTES DU 7e SOUFFLE – Tome 1. Aohige

Une très belle variation orientale autour du thème de Barbe-Bleue.

Le premier bébé de la nouvelle collection de chez Vents d’Ouest, « Equinoxe », vient de naître sous les meilleurs auspices. « Aohige », le premier tome des « Contes du 7e souffle » répond en effet entièrement à l’objectif de la collection: un nouvel espace d’expression pour des auteurs ayant une identité graphique forte.

Car le travail à la plume – très personnel – d’Hugues Micol n’est pas sans rappeler les estampes japonaises. Le trait est épais et torturé, le dessin des vêtements et des décors extrêmement détaillés. Les couleurs, particulières elles aussi, entraînent le lecteur encore plus loin dans la magie de l’Orient. La couverture en est d’ailleurs un exemple très réussi.

L’action se situe plus exactement dans le Japon médiéval. Toho Daisuke est un jeune samouraï qui vient à peine d’achever sa formation lorsqu’il reçoit une lettre de sa sœur l’invitant à venir servir le seigneur Aohige qu’elle s’apprête à épouser. Il accepte mais rapidement il commence à entendre sur son compte des rumeurs plus qu’inquiétantes. Cet homme serait une sorte de Barbe-Bleue soupçonné d’avoir tué ses sept précédentes épouses.

Plus qu’une série de scènes de combat au sabre ou qu’une enquête sur le sort des disparues, « Aohige » est donc surtout le voyage intérieur d’un jeune samouraï pris entre les préceptes enseignés par la caste des guerriers et ce que lui dicte sa conscience: rester fidèle à son maître coûte que coûte ou sauver sa sœur des griffes de son époux.

Une variation autour du thème de Barbe-Bleue sans doute lus profonde et plus poétique que la version occidentale.

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