LE SANG DES PORPHYRE – Tome 1. Soizik

Vingt ans après « Sambre » et sur un graphisme efficace de Parnotte, Balac renoue avec une série sombre et romantique des plus prometteuses.

Depuis le premier tome de « Sambre » réalisé avec Yslaire il y a 20 ans, Yann n’avait plus signé Balac. Et si aujourd’hui il renoue avec ce pseudonyme, ce n’est certainement pas par hasard. Car à l’instar de la fameuse série romantique parue chez Glénat, « Le sang des Porphyre » nous raconte une histoire d’amour et de vengeance, l’histoire d’une famille maudite avec en prime une héroïne vive et indépendante aux cheveux noirs.

Comme les habitants de son village breton du 19e siècle, Soizik pratique le « droit de bris », le droit de s’approprier ce que l’océan rejette après un naufrage. Un jour, en récupérant un pendentif au cou d’une noyée, la jeune fille est emportée par la mer jusque dans une grotte. Elle y découvre Gwémon Porphyre et sa mère, discrets survivants d’une riche famille haïe et exécutée par les villageois près de deux décennies auparavant. Mais voici que réapparaît le frère de Gwémon et que débarque une étrange visiteuse à la recherche du collier. Qui est-elle? Y a-t-il un lien entre ce bijou et les Porphyre?

Ce premier tome est d’une efficacité redoutable. S’il prend le temps de bien poser le cadre de l’histoire et de dresser le profil de ses personnages principaux, il est aussi très dynamique. Nous sommes d’emblée plongés au coeur de l’action. L’intérêt pour les destins croisés de Soizik et des survivants de la famille Porphyre (tirée du nom d’une roche dure rouge foncé comme le sang…) croît si vite qu’on se prend à attendre le prochain opus avec impatience.

Sans parler du charme des dialogues mâtinés d’expressions bretonnes, cet enthousiasme doit sans doute aussi beaucoup aux planches soignées de Parnotte, l’auteur des « Aquanautes » (avec Vincent Mallié), qui laissent les paysages tourmentés de Bretagne exploser.

Il est difficile de prévoir si « Le Sang des Porphyre » aura le même succès que « Sambre » dont le premier album avait remporté plusieurs prix et, selon Glénat, immédiatement franchi la barre des 100.000 exemplaires. En tout cas, cette nouvelle série recèle elle aussi de sacrés atouts.

Dargaud

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