LE POULPE – Tome 12. Palet dégueulasse

Revoilà le Poulpe qui comme d’habitude se mêle de ce qui ne le regarde pas. Un polar très honnête qui mène cet étrange bonhomme tout droit au Canada.

Au Québec, avant la finale de hockey-sur-glace de la coupe Stanley, un concierge obèse est abattu en pleine rue par un tueur professionnel. Quel est le rapport entre cette exécution et le sport national? Aucun a priori et pourtant… C’est ce que ne va pas tarder à découvrir le Poulpe bien décidé à élucider le crime.

Le Poulpe, de son vrai nom Gabriel Lecouvreur, c’est ce personnage de polar créé par Jean-Bernard Pouy, selon un principe original: chaque roman est confié à un auteur différent qui invente une enquête tout en respectant quelques unes de caractéristiques du héros. Plus de 150 romans sont parus tandis que la série en BD compte déjà 11 albums à son actif depuis 2000.

Ce 12e tome suit donc le «moule» de base: un peu Robin des Bois, un peu anarchiste, Gabriel Lecouvreur enquête pour son compte et par amour de la vérité sur des faits divers qu’il lit chaque jour dans le journal au troquet. Ici, le héros n’hésite pas à traverser l’Atlantique pour mener l’enquête. C’est un peu limite question crédibilité mais ce voyage chez nos cousins d’Amérique fonctionne bien. Son enquête le conduit à Québec, Montréal, dans une petite ville industrielle sur le déclin, dans des bars et des boîtes topless ou chez des militants antinazis. Avec en toile de fond, la dénonciation de l’univers capitaliste du sport, les magouilles politiques et les liens entre organisations d’extrême droite et police.

De façon plus anecdotique, « Palet dégeulasse » est aussi l’occasion de découvrir un certain nombre d’expressions québécoises et de se livrer à une impressionnante comparaison des bières canadiennes.

Le dessin de Leif Tande est assez original: naïf avec des personnages aux membres très cartoon; mais aussi très sombre avec des bulles noires et des cases grises sur fond noir. Un style qui convient bien finalement à notre Poulpe national au style décontracté mais qu’il vaut mieux ne pas chercher!

6 Pieds Sous Terre

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