LE MINUSCULE MOUSQUETAIRE – Tome 3. On ne patine pas avec l’amour

Toujours aussi rocambolesques, les aventures du minuscule mousquetaire nous embarquent cette fois sous les tropiques, au milieu des femmes comme d’habitude! Un nouvel opus délirant convaincant.

Dire que tous les hommes réfléchissent avec leur sexe est certainement exagéré mais, en l’occurrence, l’adage va comme un gant au minuscule mousquetaire. Cet état de fait l’entraîne dans des aventures des plus rocambolesques que ce nouvel opus ne saurait démentir. A la lecture du tome précédent, on pensait le mousquetaire en route pour les froids polaires or c’est sous de toutes autres latitudes que l’on retrouve finalement notre libertin: voyageant à bord d’un galion voguant sur le Pacifique, il ne peut s’empêcher évidemment de séduire la femme du capitaine Scorpione. Quelques coups d’épées plus tard, ce Don Juan impénitent se retrouvera au milieu de la mer sur une chaloupe de fortune jusqu’à son arrivée sur une île paradisiaque où les vahinés sont… belles et nues.

Le minuscule mousquetaire n’est décidément jamais là où on l’attend. Ce grand bretteur devenu lilliputien à la suite d’une trop efficace cure amaigrissante vit depuis dans un monde minuscule que rien a priori ne distingue du monde normal si ce n’est quelques épisodes fantastiques ça et là. Un postulat de base qui depuis trois tomes donne à cette série imaginée par Joann Sfar un souffle de fantaisie et de folie salutaires. Dans quelle autre bande dessinée pourrait-on voir deux gentilshommes du 18e siècle – dont l’un rappelle d’ailleurs furieusement le Scorpion, héros de Marini et Desberg – s’essayaient au surf?

Les rencontres s’enchaînent, donnant matière à de pittoresques dialogues, souvent crus mais jamais vulgaires dans la pure tradition rabelaisienne. Graphiquement, la fantaisie est aussi de rigueur: le simple gaufrier de six ou huit cases n’a guère sa place ici et au sein d’une même planche – réalisée en couleurs directes -, la taille des cases varient même sans complexe du tout au tout, l’auteur alternant également les bulles et le texte récitatif. Le résultat est gai, entraînant et convaincant. On en redemande.

Dargaud

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