LE DIABLE AMOUREUX ET AUTRES FILMS JAMAIS TOURNÉS PAR MÉLIES

Sept histoires tragicomiques qu’aurait pu tourner Georges Méliès. Un univers fantasmagorique qui nous emporte et nous ensorcelle. Un régal.

L’idée de Duchazeau et Vehlmann est originale, mettre en scène en bande dessinée sept histoires extraordinaires que Georges Méliès aurait pu filmer dans ses «Voyages à travers l’impossible». Nous voilà donc transportés dans le Paris du début du XXe siècle – sublimé par le noir et blanc de Duchazeau – sur les traces de l’étoile polaire qui se pose en plein Jardin des plantes; de Hercule amoureux d’une trapéziste envolée; d’un pauvre gars envoyé dans l’espace par les rats pour vérifier que la lune est bien un fromage géant; de Houdini qui fait son célèbre numéro pour les noyés de la Seine, etc.

Persuadé qu’il tuait le merveilleux en cherchant à le capturer avec sa caméra, le génial Méliès brûla une partie de ses bobines (au total, en dix-sept ans d’activité, il réalisa près de 600 courts métrages de 1 à 40 minutes) et se reconvertit dans le commerce de confiseries. Les auteurs des excellents «La nuit de l’Inca» et «Les cinq conteurs de Bagdad», eux, n’ont rien brûlé du tout et sont parvenus en 72 pages à recréer un univers merveilleux et fantasmagorique passionnant à travers un fil narratif simple: Méliès raconte à un jeune homme de 28 ans, nommé Jacques Prévert (c’est grâce au poète et au mouvement surréaliste notamment que l’oeuvre du prestidigitateur cinéaste fut reconnue), ses débuts et quelques unes de ses aventures tragicomiques. Duchazeau et Vehlmann ont une nouvelle fois fait mouche.

Dargaud

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