LA LEGENDE DE ROBIN DES BOIS

Un Robin des Bois revisité par Larcenet est forcément un peu différent de l’original. Ou alors 50 ans apès et atteint de la maladie d’Alzheimer. Très drôle!

Cela fait des années que Robin des Bois et Petit-Jean volent aux riches pour donner aux pauvres et que le shérif de Nottingham tente de les capturer. Tellement d’années que le prince des voleurs est devenu un vieillard édenté atteint de « l’affection du sieur Alzheimer » et que seuls les coups de gourdin de Petit-Jean peuvent le ramener à la raison. Mais depuis quelque temps, plus que les riches, ce sont surtout des touristes qui se font occire en forêt de Rambouillet. Le shérif décide de faire appel à Tarzan en personne. Les surprises ne font que commencer.

Ce n’est pas la première fois que Manu Larcenet s’amuse à parodier une célébrité: Sigmund Freud dans « Un temps de chien » en 2002 en avait fait les frais pour notre plus grand plaisir. C’est dire l’impatience avec laquelle on attendait ce nouvel album, prépublié dans Fluide Glacial en 2002 et 2003 en noir et blanc.

Autour de Robin des Bois, et dans une ambiance proche des Monty Python, évolue un tas de personnages délirants, du Frère Tuck devenu pape à Kader le « sarrazin » de banlieue en passant par un Tarzan… zoophile! C’est du non-sens à l’état pur, c’est drôle mais malgré l’imagination débordante de Larcenet et de nombreux clins d’œil (on croise notamment le professeur Tournesol et l’agent 212), on rit quand même moins que d’habitude car certains gags sont un peu trop téléphonés. En outre, il faut attendre la moitié de l’album avant de connaître le fil rouge de l’histoire: retrouver Lady Marianne prisonnière du Prince Jean que Robin était censé aller délivrer après avoir acheté des cigarettes, c’est-à-dire il y a 42 ans…

Malgré ces petites réserves, « La légende de Robin des Bois » mérite tout à fait de figurer dans votre bibliothèque au côté du « Combat ordinaire », pour ne citer que celui-ci.

Dargaud

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