LA FEMME ACCIDENT – Première partie

En prison et sur le banc du tribunal, Julie se souvient de son passé et de ce qui l’a conduit à être inculpée de meurtre. Première partie d’un portrait sensible réalisé en couleurs directes.

Julie, jeune mère célibataire, est en prison en attendant la fin de son procès pour meurtre. Qui a-t-elle tué? Pourquoi? Qui est vraiment cette belle jeune femme brune? Entre deux séances au tribunal, Lapière retrace le passé de Julie, sa solitude, ses rapports difficiles avec sa mère et son beau-père, son amour pour Théo et ses bêtises.

« La femme accident » a pris forme en 1995 suite à la rencontre du scénariste avec deux détenues de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis qui souhaitaient l’interviewer: l’une était accusée de meurtre, l’autre impliquée dans une affaire de drogue. Une plongée marquante dans un univers carcéral, synonyme de totale dépersonnalisation.

En écrivant le scénario, Lapière (« Le Bar du vieux Français ») voyait alors sa Julie bretonne, amoureuse d’un Kermadec dont le père avait un alambic clandestin. Mais sa collaboration avec Grenson (« Niklos Koda »), originaire de Charleroi, a transformé son héroïne en jeune « Carolo », une habitante de cette région de Belgique.

Parties intégrantes de l’enfance de Grenson, les terrils, les friches industrielles, les quartiers à l’abandon et les rues sombres détrempées par la pluie sont donc le décor quotidien de « La femme accident ». Mais cette atmosphère particulière se révèle plus mélancolique que noire grâce à la dominante de tons chauds employée dans des planches en couleurs directes. Une première réussie pour le dessinateur.

Au terme de ce premier tome mêlant efficacement passé et présent, nous n’aurons pas toutes les réponses à nos questions, en particulier l’identité de la victime de cet homicide. Mais les auteurs auront commencé à dresser le portrait subtile et émouvant d’une jeune fille en manque de repères, qui voulait à tout prix être riche et heureuse.

A l’occasion des 20 ans de la collection Aire Libre de Dupuis, le récit bénéficie d’un tirage limité à 2.500 exemplaires sous jaquette et enrichi de six hors-texte et de dessins inédits d’Olivier Grenson.

Dupuis

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