KING RICHARD

1909: pilote handicapé, le jeune Richard de Winter parviendra-t-il à réaliser son rêve de devenir le « maître du ciel ». Un one-shot ambitieux mais n’est pas exempt de défauts.

Nous sommes au début du XXe siècle et l’aviation est autant le terrain d’innovations techniques que de rivalités nationalistes. Passionné mais cloué dans un fauteuil roulant, le Britannique Richard de Winter s’inscrit à une course internationale au dessus de la Manche avec la ferme intention de devenir le seul et unique « maître du ciel ». Mais la concurrence est là, à commencer par son éternel rival Gabriel Montaigue et la première femme pilote de l’Histoire, la Française Elise d’Astarac.

Avec ce premier album d’une centaine de pages, le jeune Suisse Max Vier pénètre dans l’univers du 9e art de manière plutôt inattendue: drôle de héros a priori que ce Richard de Winter, paraplégique et abonné aux crashs… Même si l’on croise certains personnages connus comme Louis Blériot, même si la baronne Elise d’Astarac rappelle la vraie aviatrice Elisa Deroche dite baronne de Laroche, « King Richard » est un récit imaginaire dont le thème est le dépassement de soi malgré le handicap, la persévérance de l’Homme qui le pousse à avancer encore et encore. L’idée est intéressante et le découpage ambitieux, mêlant scènes d’aviation entre 1908 et la Première Guerre mondiale, passages oniriques et retour sur l’enfance de Richard qui déjà se prenait pour Icare… Max Vier vient du monde du cinéma et cela se sent dans la maîtrise des angles de vue et des profondeurs.

Pourtant, même si on arrive à suivre globalement la trame de l’histoire, tout cela reste bien confus. Le manque d’expressivité des personnages et, pour Richard de Winter et Gabriel Montaigue, leur extrême ressemblance font qu’on a souvent du mal à discerner qui est qui, qui parle, qui fait quoi… Dommage. Reste que pour un premier album, le résultat est plutôt prometteur.

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