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Le drame de la violence conjugale, physique et psychologique, dans un roman graphique poignant et efficace.

Deux jours à peine. En cent pages, Dauvillier et D’Aviau racontent une infime partie – mais la plus grave – de l’enfer quotidien vécu par une mère de famille: celui de la violence conjugale. Pour tout le monde, M. et Mme Leblon sont un couple sans histoires. Encore faut-il ne pas avoir envie de chercher trop loin, ignorer les hématomes sur le corps de Madame, supporter d’entendre les insultes que Monsieur crache au visage de son épouse…

Brimades, insultes, humiliations, culpabilisation, coups sur tout le corps. Jusqu’où la mère pourra-t-elle supporter un tel traitement de son propre époux sans se rebeller? C’est ce que l’on se demande pratiquement tout l’album alors que la jeune femme manque de s’enfuir avec sa petite fille et que la violence envers elle va crescendo. Résultat des longues recherches de Dauvillier à travers des témoignages sur les forums internet et de froides statistiques sur le sujet, le récit raconte en peu de mots la solitude de la jeune femme, son paradoxal sentiment de culpabilité, sa peur de se retrouver démunie si elle s’en va. Le dessin en noir et blanc est à la fois sobre et inquiétant avec ces hachures noires qui écrasent les cases, assombrissent les visages. Seule éclaircie, la touchante scène de jeu entre la mère et sa fille. Seule et bien maigre éclaircie pour un roman graphique poignant.

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