GENERATION MAL LOGÉE – Tome 2

Videl a trouvé une collocation mais la voilà vite obligée d’emménager dans un squat… Yatuu a privilégié le catalogue au scénario.

Les 6m2 aux allures de cagibi, les agences immobilières malhonnêtes, les studios avec WC sous l’évier, les joies de la colocation, ça c’était dans le premier tome. Dans le deuxième, Videl, étudiante fauchée à la Borbonne, n’en a pas fini avec les galères de logement: ses colocataires sont partis, l’obligeant à trouver un toit… ce sera un squat dans un immeuble laissé vacant par la banque propriétaire.

Yatuu remercie en fin d’album le collectif Jeudi noir qui lutte pour le droit au logement et organise notamment des « réquisitions citoyennes » d’immeubles vides. Ce deuxième opus pourrait d’ailleurs être sponsorisé par l’association car, encore plus que le premier qui se penchait surtout sur le logement étudiant, l’album est une sorte de catalogue de toutes les situations problématiques que l’on peut rencontrer en terme de logement. Le scénario devient secondaire, simple prétexte à évoquer le problème des immeubles vacants, la mère de famille isolée en attente d’un HLM depuis trois ans, les loyers HLM qui triplent après rénovation, les proprios qui refusent de louer à des retraités ou des étrangers, les montants de la caution exorbitants, etc, et conséquence ultime, le fait d’être obligé de dormir dehors ou dans une voiture… Autant de situations bien connues qui sortent d’un coup et d’on ne sait où (les deux colocataires de Videl se faisant la malle sans crier gare laissent perplexes…), sont juste survolées et se succèdent artificiellement pour dresser un vaste panorama de la génération mal logée. C’est exhaustif, ça se lit vite, c’est mignon (le style emprunté au manga est sympa et dynamique) mais c’est sans âme et sans intérêt scénaristique.

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