FUNERAILLES – Tome 1. Fortunate sons

Dans une cité décadente, deux frères jumeaux sont séparés à la naissance: l’un est élevé dans les hautes sphères du pouvoir, l’autre dans des bidonvilles. Un spin-off très sombre de « Freak’s Squeele » axé sur le personnage de Funérailles. Très, très prometteur.

Après « Rouge » dessiné par Sourya Sihachakr et centré sur Xiong Mao, voici un nouveau spin-off de « Freak’s Squeele » dans lequel Florent Maudoux, en solo cette fois, s’intéresse à l’enfance de l’un des personnages secondaires les plus mystérieux et les plus inquiétants de cet univers: Funérailles, le professeur manchot et défiguré de la Faculté d’études académique des héros. L’histoire – qui peut se lire sans connaître la série mère – démarre donc à la naissance de deux jumeaux Scipio et Pretorius, fils du valeureux guerrier Spartacus et de Lucianne, l’héritière de la maison de l’araignée. Si le premier se révèle promu à un brillant avenir, le second est élevé dans les bidonvilles de REM après avoir laissé un bras et un oeil dans l’auge à cochons où on l’avait jeté à la naissance…

Avec « Funérailles », exit le monde contemporain, l’école de héros, la petite bande enjouée constituée de Chance, Ombre et Xiong Mao et les gags en série. Maudoux créé ici un univers de fantasy largement plus sombre et plus adulte, un mélange de péplum, de Moyen-âge et de science-fiction: dans une immense cité – REM – qui fut créée par les jumeaux Remus et Romulus, la corruption et les inégalités prospèrent, le système de castes prévaut et les complots s’ourdissent, le tout sur fond de guerre entre la république de REM et le royaume du Namor. Rappelant un peu l’ambiance de la série TV « Game of Thrones », « Funérailles » est certes au départ encore une histoire de machiavéliques luttes intestines pour le pouvoir, de prophétie et de vengeance mais le monde malsain de « Funérailles » est suffisamment dense, cohérent et riche en informations sur la société dans laquelle va se développer l’intrigue pour retenir toute l’attention du lecteur. Paraissant d’emblée en couleurs, contrairement à « Freak’s Squeele », ce premier tome offre de très belles planches cernées de noir, aux teintes froides en dégradé et aux jeux d’ombre et de lumières maîtrisés.

En somme, une très bonne surprise qui pourrait bien faire au moins autant d’émules que la série classique dont un sixième tome est d’ailleurs attendu dans les mois qui viennent.

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