DUKE – Tome 1. La boue et le sang

Lorsqu’un conflit dégénère entre des mineurs et le lieutenant du propriétaire de la mine, l’adjoint du marshal décide de faire justice. Un western dur et violent qui lance une nouvelle série.

Mis à l’honneur au dernier Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en tant que président de l’édition 2017, Hermann, 78 ans, est aussi présent en librairie avec un nouvel album scénarisé par son fils Yves H.

Sans grande surprise, l’histoire de « Duke » – prévue pour devenir une série d’aventures indépendantes avec un personnage récurrent – se déroule au XIXe siècle dans ce Far-West qui ne cesse d’inspirer le dessinateur belge. McCaulky, bras armé du propriétaire d’une mine d’or, fait régner la terreur dans le coin. Mais lorsqu’il abat de sang-froid la femme et la fille d’un mineur qui avait dérobé quelques pépites, c’est la goutte qui fait déborder le vase et une poignée de mineurs décident alors de se venger. Duke, adjoint du marshal, a lui bien l’intention de traîner McCaulky devant la justice.

Un western fleurant bon les grandes étendues, les chevaux et les colts. Le méchant et le gentil, le meurtrier sans pitié et le shérif adjoint intègre. « La boue et le sang » repose donc sur une base très classique, baignée de violence et de sang, qui rappelle beaucoup notamment son « Caatinga » paru en 2008: l’histoire de deux paysans brésiliens amenés à prendre les armes aux côtés d’une bande de hors-la-loi pour se venger du massacre de leur famille par par un grand propriétaire terrien. Mais le duo père-fils profite de cet affrontement entre deux hommes pour révéler deux personnalités complexes. Celle de Duke surtout est intéressante: un tireur d’élite tourmenté par un passé visiblement sombre qui pour empêcher toute violence bascule finalement dans celle-ci… De même, au fil des pages, Yves H construit l’entourage de Duke, son frère atteint par le démon du jeu, sa belle-soeur délaissée et surtout Peg, une prostituée amoureuse du représentant de l’ordre qu’on devrait retrouver dans le prochain épisode.

Graphiquement, Hermann signe un album réaliste à sa mesure, très beau, aux cadrages cinématographiques et en couleurs directes. Le travail sur la lumière, sur les scènes de nuit et les paysages est très réussi. Seul reproche, comme toujours, les étranges proportions que prennent parfois ses personnages.

Dessinateur: Hermann – Scénariste: Yves H – Editeur: Le Lombard – Prix : 14,95 euros.

duket1.jpg

Share