DISTRICT 77 – Tome 2. Furiani Vendetta

Depuis que Big Boss est plongé dans le coma, les ambitions éclatent au grand jour et le résultat est particulièrement sanglant. Mais on ne se débarrasse pas comme ça du Parrain. Un deuxième volet plus surnaturel que le premier mais tout aussi prenant.

Alors que les mafieux de tous poils se déchaînent autour de Big Boss – le Parrain du coin affublé d’une difformité faciale en forme de bonhomme – plongé dans le coma et transforment la ville en champ de bataille, ce dernier parvient comme par magie à prendre le contrôle des gens endormis autour de lui. Devant la multiplication des cadavres, le commissaire est bien obligé de réintégrer dans ses fonctions l’inspecteur Lili Lafayette, mise à pied après la mort d’un homme.

Le premier tome prenait aux tripes par son côté sombre, ses personnages lourds, misogynes, racistes et corrompus et sa ville triste. Servi par le dessin dur de Denys, le second tome n’est pas moins sordide entre bar à strip-tease glauque, alcool, drogue et surtout roquettes qui font très mal. Car si Lily et son introspection sur son passé et ses motivations de policier constituent le fil conducteur du récit, un caïd ambitieux Tony Furiani lui vole la vedette et dégomme à tout va pour tenter de devenir le nouveau roi de la pègre. C’est archi violent, sanglant mais diablement efficace. Aucune chance que le lecteur s’endorme et pourtant les auteurs lui ont réservé une surprise: après un premier tome où le surnaturel n’était qu’évoqué, voilà que désormais il prend même le pas sur ce polar très réaliste. Que les mordus du genre se rassurent, l’intégration du fantastique ne gâche rien, bien au contraire.

Quelles surprises nous réserve encore Dugand? Tout en apportant déjà pas mal de réponses aux questions du premier tome (l’auteur de la tentative de meurtre de Big Boss et ses raisons, la confirmation des rapports étroits entre le Parrain et la Qimbanda, une sorte de magie noire brésilienne), le scénariste nous laisse encore en plein suspense: l’explosion (encore une!) du commissariat dans lequel se trouve Lili. On sait, c’est rageant, mais il faudra encore patienter.

Le Lombard

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