DAVID, LES FEMMES ET LA MORT

La lutte d’un homme et des quatre femmes de sa vie contre le cancer qui le ronge. Bouleversant.

En 2009, elle était nominée au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême pour sa première bande dessinée « La jeune fille et le nègre ». Judith Vanistendael nous revient avec un nouveau roman graphique réalisé en couleurs cette fois mais au sujet sombre: David se voit diagnostiquer un cancer du larynx. Entouré de son épouse, de ses deux filles et de sa petite-fille, il affronte la maladie en silence sans partager sa douleur et sa peur.

« David, les femmes et la mort » sonne si simple et si juste qu’on jurerait une histoire vécue. Il n’en est rien pourtant, assure Judith Vanistendael: « Mon beau-père est mort d’un cancer de la gorge. Mais ce n’est pas son histoire et ce n’est pas une autobiographie ». On suit donc la vie quotidienne et les angoisses des membres de ce cercle familial très restreint et exclusivement féminin qui tourne autour du malade. L’album, où chacun des protagonistes exprime différemment son sentiment de révolte impuissante, dégage évidemment une vive émotion. Mais pas de larmes, les rires d’enfants et la tendresse venant à bon escient contrebalancer la dure réalité. De cette plongée dans l’intime, l’auteure belge en profite pour sortir des thèmes plus généraux comme l’euthanasie même si elle se défend d’être « une militante obligée de décréter ce qui est blanc et ce qui est noir ».

Tout en subtilités dans les propos, l’album l’est aussi dans les quelque 280 très belles planches réalisées à l’aquarelle. Une réussite.

Le Lombard

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