CHEZ FRANCISQUE – Tome 3. Une année vue du zinc

L’année 2008 vue par des poivrots fachos. Provocateur, le discours peine malheureusement à se renouveler.

Ce qui est pratique avec les philosophes de comptoir c’est qu’ils ont un avis sur tout. Qu’ils connaissent quelque chose au sujet n’a pas vraiment d’importance, ils arrivent toujours aux mêmes conclusions d’autant plus navrantes que ces piliers de bar bien imbibés ont des tendances fachos, xénophobes et homophobes.

Après deux premiers tomes chez Fluide Glacial, « Chez Francisque » – bistrot bien nommé et repère de ces ivrognes – débarque chez Dargaud. Pour l’occasion, l’album s’est enrichi d’une épaisse couverture cartonnée mais a du même coup presque doublé son prix (20 euros!). Sur le fond, ces nouvelles brèves de comptoir adoptent désormais un découpage mensuel, retraçant ainsi les événements marquants de 2008 du point de vue de poivrots aux pifs violacés ravagés et à la dégaine pas très nette.

Entre l’élection de Miss France 2008 (« Ce qui m’intéresse c’est la beauté intérieure en dedans ») et celle de Barack Obama (« La maison noir que ça va être là dedans… »), en passant par le décès d’Aimé Césaire (« La négritude, une sous-espèce de la bougnoulitude ») ou la fin de l’enquête Clearstream (« J’espère que je tomberai pas là dessus au Trivial pursuit »), Lindingre fait le tour… Tant est si bien que tout au long des 120 pages de ce tome, on a l’impression de tourner en rond justement: quelque soit le sujet, les conclusions des ivrognes fachos et racistes de « Chez Francisque », invariablement croqués devant leur verre, sont toujours plus ou moins les mêmes. Certes on apprécie toujours le ton de Lindingre, provocateur et politiquement incorrect à souhait, mais au bout de trois tomes la lassitude gagne. Allez, un p’tit dernier pour la route?! Non merci.

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