CENDRES

Trois amis qui s’étaient perdus de vue partent disperser les cendres du quatrième de la bande. Un road-movie touchant.

Ils étaient unis comme les doigts de la main avant de se perdre de vue… Mais les voilà de nouveau réunis cinq ans après pour exaucer le voeu de leur ami commun décédé: disperser ses cendres dans un lieu indiqué d’une croix sur une carte. Pour Polly, Moho et Piter, le voyage en voiture s’annonce long et ennuyeux…

Avec « Cendres », l’Espagnol Alvaro Ortiz a été nommé pour le Prix de la meilleure bande dessinée d’auteur espagnol au Salon del Comic de Barcelone. Festival où d’ailleurs il avait reçu en 2010 le prix du meilleur auteur révélation pour « Julia y la voz de la ballena ». Mais en France, Ortiz est encore un inconnu, ce qui est bien dommage.

Car « Cendres », réalisé en grande partie pendant sa résidence à la Maison des auteurs d’Angoulême, est une bonne surprise. Un album aux couleurs ternes et au dessin simpliste qui n’a rien de transcendant et qui pourtant parvient à toucher. Ce road-movie classique fait de rencontres improbables avec des personnages hauts en couleur (trafiquants de drogues, catcheurs, chanteur parano, Dupond et Dupont version rock’n roll, etc) dans des lieux insolites ou sordides, dure sept jours. Une semaine où petit à petit, avec un rythme et une mise en scène maîtrisés, Alvaro Ortiz dresse le caractère et le portrait psychologique de chaque protagoniste, dévoile ses petits secrets. Les flash-backs et les digressions (comme l’histoire de la crémation) sont un peu destabilisants au début mais on s’en accommode vite. Dans « cendres », il y a de l’action, du suspense, de l’humour et surtout une belle histoire d’amitié.

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