CAATINGA

L’histoire de deux paysans brésiliens amenés à prendre les armes aux côtés d’une bande de hors-la-loi pour se venger du massacre de leur famille. Un album violent au cadre historique.

Parce que le frère demeuré de Diamantino et Mané a volé des chèvres, leur famille est massacrée par un grand propriétaire terrien (« colonel »). Les deux frères survivants s’enfuient et, animés par l’esprit de vengeance, rejoignent les « cangaceiros ».

Avec cet album, paru initialement en 1997, Hermann nous raconte un western sud-américain original dans un cadre véridique: celui des « cangaceiros », paysans révoltés, mélanges de Robins des bois et de criminels cruels, qui ont sévi dans la région du Sertão au Brésil entre 1926 et 1938. C’est l’extrême pauvreté de la population paysanne et l’état de semi-féodalité dans laquelle elle était maintenue par les « colonels » qui expliquent la formation de ces bandes de « cangaceiros ». Face à eux, la police et les « volantes », des volontaires issus de la population locale qui appliquaient les mêmes méthodes, décapitations y compris…

Prétexte à découvrir des événements méconnus, « Caatinga » se révèle d’autant plus intéressant qu’il retranscrit avec justesse ce climat de violence extrême. Une fois encore, l’auteur de « Jérémiah » ou « Afrika » dénonce la folie des hommes et leurs instincts meurtriers, le plus faible étant invariablement écrasé par plus fort que lui. Et une fois encore, ses planches captivent tant l’oeil par leur beauté exotique qu’on passe outre les étranges proportions de ses personnages et la difficulté qu’on rencontre de temps à temps pour différencier tel ou tel protagoniste.

Dur mais dépaysant.

Le Lombard

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