BIGGLES RACONTE – Tome 6. Les frères Wright

Les débuts de l’aviation à travers les travaux des Frères Wright. Trop de technique, pas assez de vie. On s’ennuie ferme.

Après « Saint-Exupéry » et avant « Charles Lindbergh », la série « Biggles raconte » (en marge des aventures de Biggles, pilote de la Royal Air Force) s’intéresse en ce début d’année à l’histoire des Frères Wright. Propriétaires d’une imprimerie et d’une fabrique de vélos à Dayton aux Etats-Unis, les deux frères vouent une véritable passion pour les plus lourds que l’air. Considérant que les échecs des premières tentatives de vols sont dus au manque d’expérimentations et d’entraînement, Orville et Wilbur Wright décident alors de se lancer eux aussi dans l’aventure. En 1900, ils mettent au point un cerf-volant puis un petit planeur. En décembre 1903, Orville réussit le premier vol propulsé d’un appareil plus lourd que l’air. En septembre 1904, Wilbur effectue le premier virage en vol.

Certes, derrière la dimension mythique des premiers pas de l’aviation se cachent un énorme travail de calculs, des théories scientifiques complexes et une foule d’expériences mécaniques. Bref, rien de vraiment « sexy » qui puisse facilement être raconté en bande dessinée. Et malheureusement, « Les frères Wright » n’échappe pas à l’écueil de la BD éducative barbante. Marcel Uderzo (le frère cadet d’Albert) et Jean-Pierre Lefèvre-Garros ne nous racontent pas une histoire, il se contentent de mettre bout à bout des épisodes marquants des travaux des Wright. On a vraiment l’impression de découvrir une succession de tableaux, pas une BD vivante, et on ne parvient jamais à entrer vraiment dans ce récit. Une impression renforcée d’ailleurs par l’absence de mouvement dans le graphisme et un style très impersonnel.

Quant aux détails techniques, ils sont vraiment trop nombreux et le lecteur aurait pu certainement se passer de la plupart d’entre eux. En 48 pages, on ne peut pas tout dire, il faut faire des choix même si l’on a fait en amont un gros travail de documentation (et c’est apparemment le cas). Il aurait été préférable d’en savoir un peu moins sur les différentes surfaces en mètres carrés de la gouverne de direction et les essences de bois utilisées mais de connaître la signification du « gauchissement ». Ce problème sur lequel vont se pencher les frères Wright pendant de nombreuses années, cherchant sans cesse des combines pour le résoudre, revient tout au long de l’album sans qu’aucune explication ne soit jamais donnée au lecteur. L’album intéressera peut-être les lecteurs fondus d’aviation pour lesquels la mécanique n’a déjà plus de secret, pas les autres.

Le Lombard

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