Bandes dessinées : la loi des séries

Les nouvelles séries ont du mal à se trouver une place et celles déjà installées peinent à séduire de nouveaux lecteurs, selon l’étude réalisée par le groupe GfK.

Quelques semaines après le rapport 2005 de Gilles Ratier, secrétaire général de l’Association des critiques de bande dessinée (ACBD), l’institut d’études GfK dresse le bilan de l’année 2005 du marché français de la BD.

Un bilan plutôt morose puisqu’avec un peu plus de 40 millions d’unités vendues, la BD enregistre une baisse de -1,3% par rapport à l’an dernier, contre -1,4% sur l’ensemble du marché du livre. Le chiffre d’affaires du secteur a d’ailleurs baissé de 2,5% par rapport à 2004 (à 398 millions d’euros) alors que le nombre de titres vendus a crû de 11,6%.

L’institut d’études marketing s’intéresse par ailleurs aux séries: l’importance croissante des mangas dans le paysage bédéphile (30% des quantités de BD vendues en France en 2005) et le rythme très rapide des parutions « modifie le paysage éditorial » explique l’étude.

Selon Henri Pollet, Directeur de clientèle chez GfK, « le lancement du dernier tome d’une série phare devient un enjeu crucial : nous avons analysé les sorties majeures de l’année, et il en ressort que 60% des ventes sont faites sur les cinq premières semaines de vente. Cela oblige éditeurs et détaillants à orchestrer de main de maître ces lancements. »

Pour Céline Fédou, responsable du panel BD chez GfK, « l’industrie exploite parfaitement cette mécanique, en misant sur des héros célèbres, et sait satisfaire les fans de la série. Ceci engendre deux phénomènes : les nouvelles séries ont du mal à trouver une place sous les sapins. Seules les récentes « Aventures de Bigard » (Jungle), le « Donjon de Naheulbeuk » chez Clair de Lune et les « Blondes chez Soleil se sont imposées en cette fin d’année. Enfin, la plupart de ces séries installées ont du mal à séduire de nouveaux lecteurs : rares sont celles qui peuvent se targuer de voir une nouveauté dynamiser leur fond. »

Pour rechercher un nouveau souffle hors du manga, conclut l’étude de GfK, les éditeurs doivent installer de nouveaux héros : « créativité et marketing devront s’allier pour que le marché retrouve la croissance. »

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